54.

Les deux fronts

Les murs tremblaient.

La poussière entre les pierres glissait à chaque coup sourd contre la terre.

L’oxygène semblait manquer dans les couloirs, les Pans respiraient avec difficulté, la poitrine oppressée par l’angoisse.

Même le feu des torches paraissait différent, moins limpide, plus hésitant.

Sur les remparts, les jeunes soldats couraient pour répartir les carquois de flèches, préparer les lances et distribuer les tubes de Scararmées à chacun.

Les mains étaient humides et froides. Les mots se faisaient rares, du bout des lèvres.

De dehors, le martèlement était encore plus assourdissant, il cognait contre les parois de roche et d’écorce de la vallée.

Car la plaine au sud se déplaçait.

Une mer noire aux vagues régulières, au ressac hypnotisant. Des milliers de guerriers progressant à la même cadence, frappant le sol de leurs lourdes semelles comme sur la peau d’un tambour.

Leurs casques brillants sous la pluie ondulaient en rythme, ils avançaient sans hésitation, parfaitement synchronisés, à l’instar de machines programmées pour l’affrontement.

Ils envahissaient le paysage dans toute sa largeur, et jusqu’au bout de sa profondeur.

Le premier rang progressa pour s’immobiliser à portée de flèche et leva de gros boucliers derrière lesquels ils s’abritaient. Les archers Cynik coulissèrent entre les jointures de ce mur d’acier pour tendre leurs arcs et faire pleuvoir la mort.

Les Pans eurent le temps de se jeter à couvert des créneaux avant de répliquer à leur tour.

Les arcs électriques tombèrent des tours pour tailler des brèches dans la défense des boucliers, les armures s’embrasèrent d’étincelles aveuglantes, les Cyniks hurlèrent et avant même qu’ils puissent renvoyer un nouveau tir, une centaine d’entre eux gisaient carbonisés au milieu de l’herbe roussie.

Mais la marée humaine était si implacable dans la plaine que les morts et les blessés furent aussitôt remplacés.

Les éclairs rouges, bleus et verts illuminèrent l’armée de Malronce, soulevant d’autres corps, avant que des jets de flammes giclent des remparts sous le commandement de Melchiot.

Pour laisser un peu de répit aux artificiers qui puisaient dans leur altération, les archers Pans entrèrent dans la danse, coordonnés par Tania. Pendant une seconde, la pluie cessa au-dessus des Cyniks tant il y avait de flèches dans le ciel.

Puis près de mille pointes frappèrent les boucliers, certaines parvenant à se frayer un chemin entre les articulations des armures pour percer les chairs ennemies.

Alors les Cyniks répondirent, écrasant l’essentiel de leurs tirs contre les murs de la forteresse.

Pour un Pan touché, dix Cyniks s’effondraient, terrassés.

Cependant, l’agitation dans la plaine ne passa pas inaperçue, le bruit des troupes, les hurlements et les illuminations de l’altération permirent aux Gloutons, de l’autre côté de la forteresse, de se préparer à leur tour.

Leur tactique était simple : charger sans faiblir jusqu’au pied des remparts.

Toute l’armée de silhouettes grossières, trapues et maladroites, s’élança en courant, sous les ordres de la cavalerie Cynik qui, elle, restait en retrait.

— Tania ! hurla Ross. Envoie tes archers sur le flanc nord ! Il ne faut pas que les Gloutons parviennent à la porte !

Tania entraîna avec elle les trois quarts des Pans qui occupaient les remparts pour descendre dans la cour. Il y avait tellement de guerriers Pans amassés dans la forteresse que les déplacements de troupes en étaient gênés, et lorsque Tania et ses unités parvinrent enfin en place, les Gloutons étaient déjà en bas des murs, se préparant à enfoncer la porte avec un tronc d’arbre fraîchement découpé pour bélier.

Tania se pencha en avant, le buste au-dessus du vide et braqua son arc sur le premier Glouton visible.

La flèche se planta droit dans sa nuque, le tuant sur le coup.

Des centaines suivirent, encore et encore, jusqu’à ce que les Gloutons encore valides ne puissent plus avancer ou reculer sans trébucher sur les cadavres de leurs congénères.

Mais un autre flot de Gloutons s’avança en courant et lorsque Tania leva les yeux, elle vit à travers la pluie qu’il en restait tant dans la vallée qu’elle mourrait d’épuisement bien avant de voir le dernier tomber.

 

Tobias avait rejoint les deux cents archers qui restaient sur le mur sud et enchaînait les flèches à une vitesse inouïe. Il ne prenait pas la peine de viser, se contentait d’envoyer dans le paquet de soldats, et son débit était tel que les Cyniks ne parvenaient pas à suivre, un trou commença à se former sur les premiers rangs.

Peu à peu, il vit des hommes éviter cette zone, et d’autres refuser d’en approcher.

Au sommet d’une tour, plusieurs Pans se préparaient à une attaque un peu spéciale. Deux filles dont l’altération était de produire du vent se concentraient avec un groupe spécialisé dans le froid. Brusquement, une rafale givrante s’abattit sur un bataillon entier de Cyniks qui eut à peine le temps de frissonner que le gel enveloppa leurs armes, leurs armures, et déposa sur leur peau une morsure pénétrante.

Ce fut la panique, les soldats lâchèrent leurs lances, leurs boucliers et leurs épées pour bousculer leurs camarades afin de fuir.

Plus loin, les éclairs et le feu continuaient de tailler des brèches dans les déferlantes successives, et les hommes de Malronce finirent par marcher sur des cadavres.

Tobias changeait de position dès qu’il avait vidé un carquois pour que la panique se répande plus facilement. Il grimpa au sommet d’une tour carrée lorsqu’il tomba nez à nez avec un grand garçon à la peau aussi noire que la sienne, un bandana vert noué dans les cheveux.

— Terrell ?

— Tobias ?

— Vous êtes là ? Toute la Féroce Team ? s’exclama Tobias en constatant qu’une quinzaine de garçons l’accompagnaient, équipés de casques de hockey et d’épaulières de football américain.

— Un Long Marcheur est venu nous annoncer la guerre, répondit Terrell. Nous ne pouvions pas rester planqués ! Et Matt, il est là aussi ?

— Oui, il… Il est occupé pour l’instant.

Tobias ne l’avait plus revu depuis leur conversation dans l’armurerie, et s’il fallait en croire ses derniers mots, il était parti se coucher. C’était plus qu’étrange comme attitude, surtout pour un garçon qui avait toujours répondu présent pour affronter les Cyniks, mais Tobias lui faisait confiance.

Terrell leva son arbalète en carbone devant lui.

— On a déjà fait des dégâts ! Hélas, il en vient de partout !

— Il ne faut pas baisser les bras ! fit Tobias en haussant la voix. Tant qu’ils n’approchent pas des portes, nous ne craignons pas grand-chose !

Le grondement des éclairs obligeait les garçons à crier pour s’entendre.

Un murmure de panique se propagea en bas dans la cour de la forteresse et Tobias entendit un choc sourd qui fit trembler les murs.

— Les Gloutons ! s’affola-t-il. Ils vont entrer !

Terrell et toute la Féroce Team lui emboîtèrent le pas et se précipitèrent dans le tunnel qui conduisait à la porte nord.

Une énorme masse cognait contre les battants d’acier, et ceux-ci commençaient à ployer.

Tobias se fraya un chemin parmi les soldats Pans pour être en tête et il se prépara à en découdre.

Terrell et toute la Féroce Team posèrent un genou à terre, arbalètes levées, prêtes à cracher la mort.

— On est avec toi, dit le grand garçon. Personne ne passera !

Lorsque les portes cédèrent, une nuée de Gloutons, ces êtres humanoïdes à la peau fripée et couverts de pustules, envahirent le couloir en beuglant, gourdins, masses et longues lames au poing.

Les arbalètes émirent un claquement sec tandis qu’elles envoyaient leurs carreaux transpercer ces monstres agressifs et Tobias multiplia les tirs pour laisser à la Féroce Team le temps de recharger.

Le tunnel était heureusement assez étroit et ne permettait pas à plus de six ou sept individus de passer de front, et les Gloutons se bousculaient maladroitement, rarement à plus de cinq, ce qui laissait à Tobias l’opportunité de tous les toucher en quelques secondes. Ils étaient à vingt mètres.

Puis à quinze.

Les Gloutons trébuchaient sur les cadavres.

Mais il en surgissait tant que leur progression était constante.

Tobias attrapa le Pan le plus proche et lui cria :

— Monte dire à Tania qu’elle concentre les tirs sur l’entrée, il faut couper le débit des forces Glouton !

Tobias aperçut soudain Chen qui rampait au plafond, juste au-dessus des Gloutons. Le garçon déversa une énorme gourde sur eux avant de fuir en évitant les gourdins qui lui étaient lancés.

— Du feu ! hurla-t-il.

Tobias planta la pointe de sa flèche dans une des torches du couloir jusqu’à arracher un morceau de tissu imbibé d’huile et tira sur les Gloutons trempés.

Ils s’enflammèrent d’un coup et se mirent à gesticuler comme des pantins incontrôlables.

À peine s’effondraient-ils que d’autres accouraient, étouffant les flammes en marchant dessus, ils n’étaient plus qu’à dix mètres.

Tobias multiplia les tirs, avec la Féroce Team, jusqu’à n’avoir plus que dix flèches dans le carquois.

Il s’apprêtait à battre en retraite et abandonner le couloir aux Gloutons quand il s’aperçut qu’il n’en restait qu’une demi-douzaine. Au-dehors, un mur de flèches scellait l’accès, provisoirement du moins.

Tobias décocha ses dix derniers traits sur les quatre assaillants les plus proches et sortit son poignard en chargeant.

La Féroce Team fit de même, harpons de pêche sous-marine, piolets d’escalade et couteau de chasse étaient leurs armes.

Les Gloutons cognèrent violemment contre les casques de hockey avant d’être transpercés de tous les côtés.

Tobias esquiva un coup de masse garnie de clous, puis un second avant de trouver la faille et d’entailler la cuisse du Glouton. Les clous tombèrent d’un coup en direction de son visage, sa célérité lui permit de rouler entre les jambes du monstre et de surgir dans son dos pour le terrasser en plein milieu de la colonne vertébrale.

S’il n’avait ni la force de Matt, ni son intelligence du corps-à-corps, Tobias se félicita d’avoir une vitesse surhumaine qui venait, une fois encore, de le sauver.

Des amas de Gloutons morts ou gémissant encombraient le tunnel.

— Les portes ! Il faut les consolider tant qu’on peut encore les atteindre ! s’écria-t-il.

Vingt Pans l’accompagnèrent en soulevant de grandes poutres de bois. Une montagne de cadavres s’accumulait au pied des remparts. Tania et ses archers tenaient provisoirement en respect tous les Gloutons qui approchaient aussi Tobias se dépêcha-t-il de repousser les battants métalliques. Ils les renforcèrent avec les poutres, puis firent rouler de lourds tonneaux pour bloquer l’accès.

— Maintenant, c’est comme la porte sud, personne ne peut plus entrer, dit un Pan en sueur. Ni sortir.

 

Pendant cinq heures la houle humaine avait nourri le front, déversant ses lames infatigables au milieu des éclairs, des flammes, des flèches, et des rafales glaçantes. Il n’en restait plus qu’un liséré interminable de cadavres qui souillaient la vallée dans toute sa largeur, semblable à une bande d’algues nauséabondes.

Plusieurs cors sonnèrent au crépuscule et la marée se replia d’un coup, comme si elle avait attendu cet instant depuis toujours.

Les lanternes s’allumèrent au loin dans l’immense camp Cynik, et le silence revint sur la Passe des Loups.

— Ils capitulent ? s’enthousiasma Nournia.

— Ils marquent une pause, corrigea Zélie.

— Le temps de revoir leur stratégie, compléta Ross. Je crois qu’ils ne s’attendaient pas à une telle résistance.

— Les lanceurs d’éclairs sont au bord de l’évanouissement, rapporta Maylis, ils n’auraient pas tenu une heure de plus.

— Ça les Cyniks l’ignorent ! Cependant ne nous laissons pas berner, cette nuit il faudra redoubler d’attention, ils vont peut-être tenter autre chose. C’est ce que je ferais si j’étais à leur place. Pour tester notre vigilance.

Zélie désigna le champ de bataille du menton.

— Au moins la forteresse nous permet de tenir !

— Ça ne durera pas, répondit Ross. Elle a ses limites. L’essentiel de nos troupes ne sert à rien pour l’instant, ils attendent dans les halls et dans la cour. Seuls les archers et les lanceurs d’éclairs participent. Ils s’épuisent, vident nos stocks de flèches et viendra un moment où nous serons acculés ici.

— Que proposes-tu ?

— Anticiper. Garder la maîtrise du terrain. Il faut que nous sortions, profitions de l’avantage de notre cavalerie canine pour des attaques rapides, et protégions nos remparts par l’infanterie.

— Ça signifie des combats rapprochés. Les Cyniks sont plus forts que nous à ce jeu-là.

— Nous savons depuis le début que c’est inévitable.

Zélie secoua la tête.

— Pour l’instant nous n’avons presque pas de pertes, si j’envoie les troupes dehors, ils tomberont par centaines.

— Pour l’instant nous ne faisons qu’écorcher l’avant-garde Cynik ! Et ils nous épuisent. Si tu attends d’avoir perdu la maîtrise pour lancer l’infanterie, il sera trop tard. Le Conseil d’Eden vous a nommées, toi et ta sœur, pour diriger cette armée, cela signifie porter le poids de vos décisions. C’est une guerre, Zélie, il y aura des morts. Que tu le veuilles ou non.

La jeune Pan acquiesça sombrement.

— Je sais…, murmura-t-elle.

— Cet après-midi, nous leur avons porté un coup au moral, mais il ne faut pas se leurrer, ce n’était que ça, car leurs effectifs sont tels qu’ils n’ont rien perdu d’autre aujourd’hui !

— Alors continuons sur ce terrain, répliqua Zélie. Harcelons-les. Si nous ne pouvons triompher physiquement, brisons leur moral !

— Une attaque avec les chiens ! proposa Maylis. Pour que les lanceurs d’éclairs puissent se reposer.

Tania arriva, tout essoufflée.

— Les Gloutons ne faiblissent pas ! annonça-t-elle.

Zélie soupira.

— Prends un tiers de tes archers pour les repousser et fais reposer les autres. Tu alterneras tant qu’ils nous attaqueront.

— C’est que… à ce rythme nous n’aurons plus de flèches pour terminer la journée de demain.

Zélie échangea un regard avec Ross.

— Nous ne pouvons mener deux fronts en même temps, pesta Zélie. Ce sera les archers sur les Gloutons, tout le reste contre les Cyniks au sud.

Floyd se posta devant elle.

— Je sors avec les chiens, proposa-t-il. Nous frapperons sans qu’ils s’y attendent, fort et vite.

— Pendant ce temps nos troupes vont se mettre en place, exposa Zélie. Juste avant l’aube, elles passeront à l’attaque, pour bénéficier de l’effet de surprise.

Ross attendit d’être seul avec Zélie et il l’attrapa par le poignet.

— Je sais que c’est une décision difficile à prendre, dit-il.

— Demain j’envoie des amis à la mort.

Elle avait les larmes aux yeux.

— Dans l’espoir d’en sauver beaucoup d’autres.

 

La cavalerie canine sortit sans un bruit, guidée par Floyd.

Elle se rapprocha le plus près possible du campement Cynik et fondit sur l’armée endormie à toute vitesse, décimant les gardes à coups de piques en bois, attrapant les lanternes à graisse que les jeunes cavaliers lançaient sur les tentes pour les enflammer. En dix minutes, les six cents chiens et leurs maîtres semèrent la panique avant de fuir en direction de la forteresse.

Les Cyniks, trop sûrs d’eux, ne s’étaient pas du tout préparés à un assaut nocturne, trop peu de gardes, aucun moyen de défense. Les dégâts furent considérables.

En une heure d’incendie, ils perdirent deux fois plus d’hommes et de matériel qu’en une demi-journée de combats.

L’opération des Pans avait été un véritable succès.

Qui déclencha les foudres de Malronce.

Les archers furent déplacés dans la nuit pour laisser le passage à des convois d’infanterie encadrés par des ours couverts de plaques d’armures.

L’aube verrait un assaut sans pitié. Cette fois Malronce ne jouait plus.

Mais durant cette nuit, les Pans mobilisèrent leur effort militaire sur l’autre flanc de la forteresse.

Les Gloutons continuaient d’expédier leurs effectifs contre le rempart, et cette fois ne progressaient plus totalement à découvert. Ils avançaient par grappes de quinze ou vingt, sous des boucliers improvisés avec des radeaux de troncs ficelés entre eux.

C’était assurément une idée des cavaliers Cynik, les Gloutons étaient trop bêtes pour cela.

Et non seulement ils étaient protégés des flèches, mais l’absence de lanternes leur permettaient de passer à peu près inaperçus sous la pluie.

Tania, bien que fatiguée, continuait de superviser la défense.

Elle venait de repérer une cinquantaine de Gloutons amassés tout près des portes.

— Allez chercher de l’huile pour les torches ! demanda-t-elle à l’un de ses lieutenants. Nous allons leur montrer qu’il ne faut pas approcher !

Tania laissa les Gloutons se faufiler jusqu’aux portes et ordonna qu’on jette l’huile sur eux. Une flèche à la pointe enflammée suffit à embraser le commando ennemi qui se dispersa en hurlant.

Mais le double réapparut peu après et personne ne les avait vus approcher.

— Nous ne pourrons tous les repousser, il nous faut les lanceurs d’éclairs pour illuminer la zone !

— Ils se reposent, avertit son lieutenant.

— Si nous attendons plus longtemps, les Gloutons seront deux mille à s’engouffrer dans la cour avant le lever du soleil !

Les lanceurs d’éclairs vinrent sur le rempart nord, les yeux encore chargés de sommeil. Ils marchaient avec difficulté, et durent se tenir contre les créneaux pour rester debout.

La journée venait de les vider de toute énergie et il fallait qu’ils recommencent.

En les voyant prendre place, Tania comprit qu’ils allaient se tuer à l’effort.

Quelle autre solution avait-elle ? Elle prépara ses archers et les éclairs crépitèrent.

À travers les flashes qu’ils produisaient, les archers pouvaient repérer les Gloutons et ajuster leurs tirs.

C’était pire que ce qu’avait imaginé Tania.

Toute l’armée Glouton était à présent face à la forteresse, en train de glisser lentement et silencieusement vers sa proie.

— Allez prévenir Zélie et Maylis que nous avons de la visite ! hurla Tania.

Les flèches se mêlèrent à la pluie, les éclairs transpercèrent des dizaines d’ennemis, mais lorsque Tania vit les lanceurs perdre conscience les uns après les autres, elle leur ordonna d’arrêter.

Les Scararmées à leurs pieds ne semblaient guère plus vaillants, ils produisaient une lumière plus faible que d’habitude.

— Il faut trouver autre chose, dit-elle.

— Avec la pluie, il est impossible d’allumer des feux dans la vallée ! rétorqua son lieutenant.

Tania ordonna qu’on poursuive les tirs, il y avait tant de Gloutons en bas qu’une flèche sur deux au moins atteindrait une cible.

— Préparons l’infanterie, dit-elle. Cette nuit les Gloutons vont entrer ! Je ne vois pas d’autre…

Sa voix mourut dans sa gorge en apercevant un étrange halo au loin dans la Passe des Loups.

Derrière l’armée de Gloutons, une formidable alternance de lueurs rouges et bleues semblait se rapprocher et fonçait droit sur eux et sur la forteresse.

Après dix minutes, Tania contempla le plus grand déplacement de Scararmées qu’elle ait jamais vu de toute sa vie.

Des millions d’insectes grouillaient sur le sol, parfaitement séparés en deux courants, les uns diffusant une lumière rouge sous leur ventre, les autre une lumière bleue.

— L’opération « Nouvelle route » ! murmura Zélie. Elle a fonctionné !

Un flot de Scararmées avait envahi la Passe des Loups.

Le coeur de la terre
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